Au cœur de la Missinaibi
Au cœur de la Missinaibi, voilà qui décrit très bien la coquette communauté de Mattice-Val Côté. Pendant des millénaires, cette rivière majestueuse constituait le principal moyen de transport des Premières Nations. Nomades, ces dernières sillonnaient le vaste territoire irrigué par la rivière et ses affluents et installaient notamment des campements estivaux où l’on retrouve aujourd’hui le parc municipal Missinaibi. L’arrivée des Européens en Amérique du Nord allait par la suite faire de la Missinaibi un élément central du réseau fluvial utilisé pour la traite des fourrures au Canada. En 1905, la Compagnie de la Baie d’Hudson y établit un poste de traite. La construction du chemin de fer National Transcontinental (devenu le Canadien National, puis Ontario Northland) s’amorce la même année et atteint la rivière Missinaibi en 1910-1911 (circa). En l’honneur de l’ingénieur du chemin de fer qui lui donne son nom, on désigne depuis cet endroit comme Mattice.
L’avènement du chemin de fer entraine l’ouverture du territoire et facilite la venue et l’établissement de gens de descendance européenne. Suédois d’origine, M. John Christianson est le premier pionnier à s’établir à Mattice, en 1913. D’autres familles suédoises viendront ensuite le rejoindre. Dès le début des années 1920, plusieurs personnes en provenance du Québec choisissent de s’installer dans la communauté naissante. Issus pour la plupart de milieux agroforestiers québécois, ces dernières se dirigent vers le Nord de l’Ontario à la recherche de « terres à bois » où elles pourront travailler comme bûcherons et pratiquer une agriculture de subsistance. Ces premiers arrivés constituent le noyau autour duquel le village prend forme. Au cours des décennies suivantes, de nombreuses familles francophones migrent à leur tour vers Mattice, dans l’espoir d’améliorer leur sort. En grandissant, le village se dote graduellement des services nécessaires au bon fonctionnement d’une communauté (église, école, paroisse, commerces, bureau de poste, scieries, entreprises forestières, caisse populaire, patinoire, centre communautaire, etc.).*
Val Côté naît également avec la venue du chemin de fer, mais porte d’abord le nom de Côté Siding. Dès le début des années 1920, des familles d’origine finlandaise et canadienne française s’y établissent et forment le premier noyau de cette communauté franco-ontarienne aussi dépendante du secteur agroforestier. À mesure qu’il grandit, le patelin se dote graduellement des principaux services nécessaires au bien-être de ses habitants.
En 1975, les deux agglomérations s’unissent pour former la Corporation des Cantons Unis d’Eilber et de Devitt. La nouvelle entité comprend également les territoires où étaient situés Fryatt, Glenomo, Parthia et Reesor, hameaux aujourd’hui disparus. Le 1er janvier 1984, le territoire nouvellement regroupé prend officiellement le nom de la Corporation de la Municipalité de Mattice-Val Côté.
Au cours des dernières décennies, le visage de Mattice-Val Côté s’est graduellement transformé pour devenir une communauté résidentielle d’environ 650 habitants « où il fait bon vivre ». La Missinaibi offre toujours ses nombreux attraits aux gens de la région, tant pour les sports d’été que d’hiver. Chaque année, des canoteurs de partout dans le monde campent dans le parc municipal Missinaibi, avant de poursuivre leur route vers la baie James. L’hiver, les motoneigistes parcourent de longues distances sur la rivière gelée, se rendant parfois jusqu’à Moosonee. Intitulé Le Voyageur de la Missinaibi, le monument situé à l’entrée Est de Mattice nous rappelle l’importance, tant passée que présente, de cette rivière pour la Municipalité de Mattice-Val Côté.
Texte composé par l’historienne Danielle Coulombe, originaire de Mattice
* Voir à ce sujet Si Missinaïbi m’était conté, Tome 1
Ligne du temps
1905
La Compagnie de la Baie d’Hudson établit un poste de traite de fourrures sur la rivière Missinaibi, à l’endroit où est aujourd’hui située la communauté de Mattice.
1913
Un premier colon s’installe à Mattice. Il s’agit de John Christianson.
1919
Un premier canadien français s’établit à Mattice. Il s’agit de J.H. Dallaire.
1920
Construction d’une première école publique à Mattice.
1925
Construction d’une église à Mattice.
1926
Formation d’une première équipe de baseball à Mattice.
1927
George Côté, le premier maître de poste nomme la communauté de Côté Siding (qui deviendra Val Côté).
1928
Construction d’une église à Val Côté. Démolie par les flammes en 1962, elle fut reconstruite en 1963.
1929
Un pont de bois traverse la rivière Missinaibi, en passant sur la petite île.
1930
L’arrivée du premier téléphone à Mattice et l’installation d’une centrale téléphonique.
1935
Côté Siding sera dorénavant connu sous le nom de Val Côté.
1940
Décès de Gregor Lenox Mattice, ingénieur civil chargé de la construction du chemin de fer entre Cochrane et Hearst. Le village de Mattice lui doit son nom.
1944
La Caisse populaire ouvre ses portes.
1950
Le pont qui traverse la rivière est emporté par les glaces et doit encore une fois être reconstruit.
1963
Tragédie de Reesor Siding.
1975
Incorporation de la Municipalité de Mattice–Val Côté.
1976
Construction du complexe municipal.
1979
Construction du complexe sportif.
Inauguration du cénotaphe, monument commémorant les personnes de notre communauté décédées au cours des 2 grandes guerres.
1980
Construction de la caserne de pompiers à Val Côté.
1982
Ouverture de la Villa Missinaibi.
Installation de lumières de rue.
1985
La Municipalité achète son premier ordinateur, un Commodore PC-10 avec un programme de comptabilité, pour 10 000 $.
1986
Première édition du Réveil du printemps à Val Côté.
1987
Ouverture de la clinique médicale Missinaibi.
1988
Pavage des rues à Mattice.
1989
Réfection du vieux cimetière indien.
1996
Des services Internet arrive à Mattice.
1997
Le monument « Le Voyageur » est érigé.
2002
L’année de la fameuse tempête de grêle à Mattice.
2005
Ouverture du nouveau plan d’eau.
2007
Achat d’un nouveau camion à vidanges.
2009
Le monument commémoratif de l’église St-Sacrement de Val Côté est érigé.
2014
Présentation de la pièce de théâtre « Si Missinaibi m’était conté ».
Dévoilement d’une plaque rendant hommage à Fred Neegan, le gardien de la Missinaibi.
2016
Achat d’un nouveau camion de pompiers.
2020
Le Carnaval Missinaibi fête ses 50 ans!